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Gangs of New York

Le 31 octobre, le quartier de Park Slope à Brooklyn est à la fête. Des Iron Man, vampires ou Donuts parcourent les rues à la recherche de sucreries. Les curieux se rassemblent à la tombée de la nuit, sur le bord des trottoirs, guettant la célèbre parade d’Halloween de New-York.

 

Une occasion rêvée pour l’association 350 Brooklyn qui en profite pour sensibiliser les citoyens à leur cause. La parade va commencer, et c’est un groupe d’habitants, de tous les âges, préoccupé par le futur de leur ville, de leur pays, et plus largement de la planète qui s'affaire avant de défiler.

Parmi les cris des militants, on entend des plaintes contre le manque d’action du gouvernement. Pourtant, en huit ans, Barack Obama a tenté à de multiples reprises d’affirmer ses positions environnementales. Un bilan qui est cependant loin d’être à 100% satisfaisant pour 350 Brooklyn.

 

Tout d’abord : les échecs. En février 2016, la Cour suprême décide de suspendre temporairement le Clean Power Plan orchestré par le gouvernement américain. Ce projet, soutenu par l’EPA (Agence pour la Protection de l'Environnement), devait permettre la réduction de 32% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux émissions de 2005. La Cour Suprême a été saisie par une trentaine d’États américains, inquiets de ces mesures qui visaient notamment les centrales thermiques. Si le plan n’est pour l’instant pas totalement enterré, il ne sera pas ré-examiné par la plus haute juridiction avant plusieurs mois, soit sous la présidence de Donald Trump.

 

Autre déception dans le camp des écologistes : la position de Washington sur l’exploitation du pétrole offshore. Sous la présidence de George W. Bush, la compagnie pétrolière Shell obtient le feu vert pour débuter des forages exploratoires dans l’océan Arctique. Mais en 2013, après que la compagnie a connu plusieurs problèmes de sécurité sur place, le gouvernement d’Obama retire finalement l’autorisation...avant de leur accorder à nouveau en mai 2015. Une décision qui lui a été vivement reprochée par plusieurs ONG environnementales.

 

La signature de l’accord de Paris sur le climat, en décembre 2015, a été qualifiée d’historique. Elle a été suivie par la ratification du traité en septembre 2016. De plus, en novembre 2015, Barack Obama dit non au projet de pipeline Keystone XL qui devait acheminer du pétrole brut des sables bitumineux de l’Alberta vers des raffineries du sud des États-Unis. Plusieurs raisons furent invoquées : la pipeline ne servait pas “l’intérêt national des États-Unis” et aurait également, selon le secrétaire d’État John Kerry, “facilité le transport vers les États-Unis d’une des sources d’énergie les plus sales de la planète”.

 

Mais ce soir là à Brooklyn, ils sont aussi présents pour une cause plus précise, un de ces scandales écologiques dont les États-Unis commencent à avoir l’habitude. Depuis plusieurs mois, le ton monte chez les groupes pro-environnement. L’entreprise Energy Transfer Partners a pour projet la construction du Dakota Access Pipeline. L’oléoduc doit relier le Dakota du Nord à l’Illinois, tout en passant près de Standing Rock, une réserve indienne sioux. Si cette construction inquiète de nombreuses associations, c’est parce que le pipeline passe par la rivière Missouri, risquant ainsi d’en polluer les eaux. De nombreux militants amérindiens ont été arrêtés par la police suite à des heurts violents. Encore une fois, Barack Obama a déçu par ses prises de position : il a annoncé le 2 novembre 2016 vouloir attendre “quelques semaines pour déterminer si (le conflit) peut être résolu d’une manière plus attentive aux traditions des Amérindiens”, évoquant notamment un déplacement du pipeline.

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