Prier pour le climat
À quelques kilomètres de la capitale fédérale Washington, se trouve le campus de l’université du Maryland. C’est ici qu’étudie Rachel Lamb, membre des Young Evangelicals for Climate Action (YECA), les jeunes évangéliques pour l’action pour le climat.
Les politiques écologistes sont en général associées aux partis les plus progressistes. Pendant la campagne présidentielle de 2016, cette règle tacite s’est à nouveau révélée exacte. Si Hillary Clinton faisait quelques propositions, Donald Trump s’est placé clairement dans le courant des climato-sceptiques, seul le Green Party, résolument pour le progrès, avançait des solutions plus radicales. Il existe cependant un groupe d’électeurs républicains, les RepublicEn, se décrivant comme "conservateurs, libertaires et pragmatiques” mais profondément concernés par le changement climatique. “Le réchauffement climatique est réel et nous pensons que c’est notre devoir de réduire les risques. Mais pour faire la différence, nous devons combattre le changement climatique avec la libre entreprise, au lieu de subventions et de législations inefficaces”, expliquent-ils sur leur site.
Pourtant, il est aussi vrai, aux Etats-Unis en particulier que les citoyens ne rentrent pas toujours dans les cases prévues par les partis. C’est ce que nous prouvent les YECA. Si certains d’entre-eux sont républicains et conservateurs, cela ne les empêche pas d’espérer trouver un moyen de concilier leurs convictions. Ensemble, ils agissent à l’échelle citoyenne comme un groupe de pression, afin de faire bouger les grands décisions de ce monde vers une voie encore peu explorée.
Au-delà des clivages partisans, c’est aussi contre des convictions très personnelles que tentent d’agir les YECA. Aux Etats-Unis, il existe un courant de pensée très important de climato-scepticisme. Il rejette complètement l’idée que l’homme a une influence sur le changement climatique. Associé à des convictions religieuses fortes, il devient très difficile de convaincre les croyants qu’ils sont aussi responsables, que le dérèglement climatique n’est pas nécessairement une volonté divine, et que Dieu attend peut-être aussi qu’ils agissent. Sans jugement, Rachel Lamb essaie de mettre en mots la pensée des climato-sceptiques.
